ngu / 10th Okthoba, 2021 / Ukukhangisa / Awekho amazwana

Debandade en Afghanistan

Le retour en force des talibans depuis plusieurs mois et leur contraignent les puissances occidentales à évacuer d’Afghanistan leurs ressortissants, ainsi que les hommes et les femmes qui les ont accompagnés depuis 20 ans.

L’opération américaine en cours est marquée par un manque d’anticipation certain et rappelle l’évacuation en catastrophe de Saigon à la toute fin de la guerre du Vietnam en 1975. Des scènes issues des deux événements ont été mises en parallèle : gens en panique. Des images d’enfants afghans confiés par des adultes à des militaires américains renvoient au « Babylift » qui, en avril 1975, évacua du Vietnam plus de 2 000 enfants. Kwakuwukuthula kweParis okusayina i-Armistice. Bonke abaphikisi bahlangana 27 UJanuwari 1973 futhi ngiyavuma ukuqeda le mpi ebhubhisayo ende.

Kuliqiniso ukuthi lezi ziqephu ezimbili zingabaza izinto ezibalulekile zobudlelwano be-United States nezwe. : -abo (-yi)Amandla ahlobene, Amazwe abo okubeka ama-vis-à-vis lapho alwa khona ngesikhathi 20 ans, isibopho sabo kubantu bomdabu, -abo (e)Amandla okuma amade kulokho okubonakala sengathi ukwehluleka. Ekupheleni kwempi ende kunazo zonke emlandweni wabo - amashumi amabili -, Futhi ngemuva kokubhalelwa eCrade yabo kungabi ngaphansi kwamazwe angaphansi kwamashumi amathathu nesishiyagalombili ngaphansi komyalo weNorth Atlantic Courey Organisation (Ngizothatha), I-United States ihoxise eFiasco ngokuphelele. Uqine ngokomfanekiso, amabutho abo ashiya ngokuthuthumela okujwayelekile, Njengokugubha iminyaka engamashumi amabili nokuhlaselwa kweWorld Trade Center kanye nePentagon isondela, Yikuphi okuyisisekelo sokungena kwabo kuKabul.

Manje, le "impi enhle", Ngokusho kwe-M. Ihlathi (2001), Le mpi "nje", Ngokusho kwe-M. Ubhontshi (2011), Kwenziwa "amaphutha kanye nokwesabisa", Ngokusho kwe-M. Nicolas Sarkozy (2008), Egameni elithi "impi yethu", Ngokwe-French Choir yabaphikisi baphakade, NjengoBernard-Henri Lévy, Pascal Perrineau, Stéphane Courtois et quelques autres, devait protéger le monde des attentats et sortir les Afghans de la barbarie.

Les États-Unis ont bien commencé à aider militairement les moudjahidines afghans dès le début du mois de juillet 1979, soit près de six mois avant l’entrée des chars soviétiques à Kaboul. L’ancien directeur de la CIA (1990-1993) Robert Gates le reconnaîtra dans son premier livre paru en 1997, et Zbigniew Brzezinski, conseiller du président démocrate Jimmy Carter au moment de la crise afghane, le confirmera un an plus tard dans un entretien accordé au Nouvel Observateur : « C’est en effet le 3 juillet 1979 (que Carter) a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime pro-soviétique de Kaboul. Et ce jour-là, j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaire des Soviétiques. »

Zbigniew Brzezinski effectue alors une tournée promotionnelle de son maître ouvrage, le Grand échiquier, publié en France par Hachette, dans lequel il assume franchement le soutien américain aux fondamentalistes musulmans afghans, ancêtres du mouvement taliban. « Regretter quoi ? » répond-il au Nouvel Observateur : « Cette opération secrète était une excellente idée. Kwakunomphumela wokugcina amaRussia ogibeni lwe-Afghan futhi ufuna ngizisole ? Empeleni, IMoscow kwadingeka ilwe impi engabekezeleleki cishe iminyaka eyishumi ngombuso, Ingxabano eholele ekuhlelweni kwamahloni futhi ekugcineni yahlukana noMbuso waseSoviet ". Ngemuva kwalokho uyanezela : "Yini ebaluleke kakhulu emlandweni wezwe? ? I-taliban noma ukuwa kombuso weSoviet ? Amanye amaSulumane ajabule noma ukukhululwa kwe-Central Europe kanye nokuphela kwempi ebandayo ? »

Izinyanga ezimbalwa ngaphambili, le khasi 27 uSepthemba 1996, I-taliban yangena eKabul iyanqoba. Les moudjahidines soutenus jusqu’au retrait soviétique par la CIA sortent eux-mêmes d’une épouvantable guerre civile qui a détruit la capitale afghane. Les factions islamistes se sont déchirées entre les Tadjiks du commandant Massoud (Jamiat-e Islami), le chef de guerre Gulbuddin Hekmatyar, proche des Frères musulmans, et les talibans issus de l’ethnie pachtoune, qui sont toujours appuyés par l’ISI (Inter-Services Intelligence), les redoutables services secrets pakistanais. Mais depuis la dislocation de l’Union soviétique, l’Afghanistan n’intéresse plus guère ni la presse occidentale ni les intellectuels organiques de l’empire états-unien.

Quelques reportages glorifient certes la résistance d’Ahmed Chah Massoud dans sa vallée du Pandjchir, quand d’autres rapportent sporadiquement les « exploits » des nouveaux « mabouls de Kaboul » : interdiction des cerfs-volants, burqa obligatoire, lapidation des femmes adultères ou destruction des trois bouddhas géants de la vallée de Bâmiyân. Une étrange amnésie, tant l’islam fondamentaliste désormais au pouvoir en Afghanistan fut admiré, encouragé, et glorifié. « Le monde est fantastique. Leur âme se lit sur leur visage », se pâment les écrivains Pascal Bruckner et Guy Sorman ( le Figaro Magazine, 20 uSepthemba 1986) à l’occasion d’un photoreportage sur les moudjahidines posant fièrement avec turbans noirs et kalachnikovs.

Cette année-là, sous l’œil bienveillant de la CIA – dont le chef, William Casey, anticommuniste forcené, a autorisé la livraison des fameux missiles Stinger qui vont abattre des dizaines d’hélicoptères soviétiques et provoquer un tournant dans la guerre –, les journalistes et autres philosophes engagés se pressent encore sur les sentiers de la guerre afghans, indifférents au sort des femmes, des progressistes, des athées, comme du jour d’après. Faisant fi de la logistique pakistanaise, des pétrodollars saoudiens comme de l’appui politique américain, les petits télégraphistes de Washington persistent à dépeindre des combattants en guenilles et vieilles pétoires, seuls face à l’armada russe.

Cette cause si ardemment défendue des moudjahidines afghans n’aura pas pour seule conséquence tragique la prise de Kaboul en 1996 par les talibans. Les supplétifs étrangers du mouvement, persuadés par la presse occidentale et son parrain américain d’avoir à eux seuls gagné la guerre, vont bientôt rentrer l’exporter dans leur propre pays, en particulier en Algérie. D’autres vétérans du djihad, à l’instar du Saoudien d’origine yéménite Oussama Ben Laden, expulsé du Soudan, se réfugient à leur tour en Afghanistan. Les « quelques excités islamistes », pour reprendre la formule de Brzezinski, abandonnés par leurs sponsors à l’exception du Pakistan et de quelques franges de la famille royale saoudienne, ne vont pourtant pas tarder à se rappeler au bon souvenir de l’Oncle Sam, et même lui rendre involontairement quelques menus services.

Au moment des attentats du 11 uSepthemba 2001, les néoconservateurs à la Maison-Blanche recherchent désespérément un prétexte pour opérer un redéploiement militaire et garantir la suprématie des États-Unis. Côté démocrate, Brzezinski, futur conseiller de Barack Obama, milite pour une politique agressive de son pays en Asie centrale, autour de la mer Caspienne, pour faire main basse sur les gigantesques réserves de gaz et de pétrole détectées dans les anciennes républiques soviétiques. Aux frontières de l’Afghanistan.

Néanmoin les américains ont évidemment suréstimé leur force en entrant en Afghanistan. Le Washington Post a jeté une lumière encore plus crue sur les agissements des responsables américains avec la publication, le khasi 9 décembre 2019, des « Afghanistan Papers » : plus de deux mille pages d’entretiens avec des acteurs directs, interrogés par le Bureau de l’inspecteur général spécial pour la reconstruction de l’Afghanistan (Sigar). Présidents, ministres et chefs d’état-major successifs ont délibérément menti à leurs concitoyens et au monde entier. Ni les objectives concrete, ni la volonté de construire le meilleur monde.

« Je n’ai aucune lisibilité ou visibilité sur qui sont les méchants. Nous sommes terriblement dépourvus de renseignements sur les personnes. », Donald Rumsfeld, ministre de la défense américain. Citation de 8 uSepthemba 2003

« Nous n’avions aucune compréhension fondamentale de l’Afghanistan. Nous ne savions pas ce que nous faisions. Par exemple, sur l’économie. Nous devions établir un “marché florissant”. Nous aurions dû spécifier : car c’est la seule partie qui fonctionne. C’est vraiment bien pire que vous ne le pensez. Il y a un manque fondamental de compréhension au départ, avec des objectifs trop ambitieux, Ukuthembela ngokweqile empini kanye nokuntuleka kokuhlolwa kwezinsiza ezidingekayo. », AmaLieutenant General Douglas lute, Iphini likameluleki wezokuphepha kuzwelonke we-Afghanistan kanye ne-Iraq kuMnu.. George w. Bush no M.. UBarack Obama, Ngemuva kwalokho i-United States Emele eNyakatho ye-Atlantic Courey Organisation.

Kuliqiniso ukuthi umnotho wezidakamizwa, ethuthukiswe namuhla akhiqize cishe , inani elimele 10 % wena pib National. Afghanistan, lapho i-taliban yayiqede khona 2001 I-poppy ( ukukhiqizwa kwabe sekuwa 90%.), usaphinde waba ngumthombo oyinhloko we-heroin yomhlaba . L’héroïne écoulée sur le marché américain vient essentiellement du Mexique, alors que c’est la drogue produite et raffinée en Afghanistan qui fait des ravages en Europe. Cette moindre vulnérabilité des Etats-Unis à la menace des stupéfiants afghans fait que le discours de « guerre à la drogue », en vogue durant les deux mandats de George W. Ihlathi, est abandonné en Afghanistan par Barack Obama. En revanche, l’insurrection des talibans est caricaturée en « narco-guérilla », comme si elle était la cause principale de la production de drogue dans le pays. Les talibans peuvent-ils se passer de la manne de la drogue qui les a financés?

Le 17 août 2021, le Pentagone publie un rapport de 122 pages élaboré par le Sigar, qui dresse un bilan de ces vingt ans de guerre :

« Le gouvernement américain a maladroitement imposé des modèles technocratiques occidentaux aux institutions économiques afghanes. Il a entraîné les forces de sécurité au moyen de systèmes d’armes avancés qu’elles ne pouvaient pas comprendre, et encore moins entretenir. Il a imposé un modèle de droit formel à un pays qui réglait 80 à 90 % de ses différends de façon informelle. Il n’est que rarement parvenu à comprendre, et donc à vaincre, les obstacles culturels et sociaux à l’émancipation des femmes et des filles. Privés de ces connaissances de base, Iziphathimandla zaseMelika zazivame ukuhambisa amandla abo kubasebenzisi abaye baphambukisa abantu noma abaphambukise usizo lwaseMelika ukuba bazicebise, ube namandla ngokwengeziwe noma uxhase almbies wabo. Ukuntuleka kolwazi olusondelene ngezinto ezingokoqobo zendawo kwakusho ukuthi amaphrojekthi ahlose ukunciphisa izingxabano zazivame ukubakhulisa, ukungasaphathwa amacala lapho begcina ukuxhaswa ngemali kubavukeli. »

Ngemali egwinywe yi-United States ngeminyaka engamashumi amabili yokuhlala i-Afghanistan, sasingahambisa imoto kulowo nalowo 33 Izakhamuzi eziyizigidi zaleli lizwe. Impela, Ngokusho kwezilinganiso ze (Iqembu lochwepheshe elihlola izindleko zempi), Washington a dépensé 2 313 milliards de dollars (1 951 milliards d’euros) depuis 2001. Soit 51 290 euros par Afghan ! 2 313 milliards de dollars, c’est également 120 années de PIB afghan (19,29 milliards d’euros en 2019).

Une guerre coûte longtemps. Quand on regarde dans le détail, on voit que 530 milliards de dollars (450 milliards d’euros) correspondent aux intérêts de la dette déjà contractée pour faire face au coût de la guerre. Cette somme n’inclut pas « les futurs paiements d’intérêts sur l’argent emprunté », prévient The Costs of War Project. Plus grave, 296 milliards de dollars (250 milliards d’euros) ont déjà servi aux soins pour les vétérans. Un chiffre condamné à grandir.

Le coût humain est le plus important. Les États-Unis ont perdu 2 442 soldates et soldats dans leur guerre afghane, mais également 3 936 contractants. Les armées afghane et pakistanaise ont payé le plus lourd tribut, avec entre 66 000 et 69 000 morts pour l’une et 9 314 pour la seconde. Ce conflit a fait, selon The Costs of War Project, pas moins de 241 000 victimes, en comptant tous les belligérants et victimes civiles.

Joe Biden avait promis qu’avec lui à la Maison-Blanche : « l’Amérique est de retour » sur la scène internationale. Depuis qu’elle est de retour à la maison, avec le retrait des forces états-uniennes d’Afghanistan, et la prise de Kaboul par les talibans dimanche, le chef de l’État est sous le feu des critiques dans son pays. Certains parlementaires, tels le chef de la commission des Affaires étrangères du Sénat, le démocrate Bob Menendez, se sont plaints que « l’administration Biden n’ait clairement pas pris la mesure des conséquences d’un retrait rapide ». Il est reproché à Joe Biden la prise de matériel militaire par les talibans. L’incapacité à évacuer rapidement les ressortissants états-uniens et les Afghans qui ont collaboré avec l’armée américaine est également mise en cause. Pour seule défense, Joe Biden estime que l’échec provient des faiblesses afghanes : le départ précipité du président Ashraf Ghani, qui a quitté le pays ce week-end, laissant Kaboul tomber dans les mains des talibans ; et la débandade de l’armée nationale afghane, pourtant forte de 300 000 hommes, qui a laissé conquérir les provinces une à une sans combattre.

Le départ précipité de Kaboul fâche les plus proches alliés de Washington. À Londres, le gouvernement est mécontent. Et lors d’un débat parlementaire, l’ancienne première ministre britannique Teresa May a réagi, mercredi : « Qu’est-ce que ça dit de notre pays ? Qu’est-ce que cela dit de l’Otan, que nous soyons entièrement dépendants d’une décision unilatérale des États-Unis ? »

Pourtant il reste encore un problème issue de la retraites des troupes étasuniens de l’Afghanistan. Les réfugié, qui ne sont pas bienvienus en Europe. L’UE s’engage à « soutenir les pays tiers » où arrivent les Afghans « pour renforcer leur capacité à fournir une protection ». « Nous n’avons pas vu d’arrivées importantes d’Afghans dans les pays voisins, mais nous ne savons pas ce qui va se passer dans une semaine ou dans un mois, et nous devons nous préparer à différents scénarios », estime la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson. L’ONU s’attend à un demi-million de réfugiés afghans d’ici à la fin de l’année. Les ministres de l’Intérieur européens preferent que les Afghans « restent près de chez eux et de leur culture ». Ce sont les paroles de Horst Seehofer, ministre de l’Intérieur d’une chancelière Angela Merkel, abaphendukela esikhundleni sangemuva kwinqubomgomo evulekile yaseJalimane ngesikhathi senhlekelele yababaleki baseSyria 2015.

UKhomishani waseYurophu uKlva Johansson akanasimfihlo ngakho : AbaseYurophu babala kwimodeli yaseTurkey. Umbuso kaReckip we-Recep Erdogan uxhaswe ngama-euro ayizigidi eziyinkulungwane ngonyaka ngonyaka ukuze akhonze njengomondli wabasemashumi amabili nesikhombisa. Ikhomishini kufanele yethule uhlelo lokusiza iPakistan neTajikistan ukuthi bafeze umsebenzi ofanayo. Lesi simo sengqondo sidlulisa izinhlangano zamalungelo abantu, I-Telle Amnesty International, okusimema ukuthi singayenzi « Ukuguquguquka kwesibopho sokuvikelwa kwabaphumelelweni emazweni angaphandle ".

La guerre américaine en Afghanistan a duré 20 ans, la plus longue guerre de l’histoire américaine. Désormais, les troupes étatsunien sont partis, après que le président Joe Biden se soit engagé à faire quitter toutes les forces américaines avant le 11 uSepthemba. Les Taliban ont pris triomphalement Kaboul. Les États-Unis ont indiqué qu’ils “travailleront” avec les islamistes s’ils tiennent leurs engagements.


Shiya amazwana